Lettres à un jeune gestionnaire de projet : deuxième lettre
ParFrançois Cartier, 2014-11-06, 9:00
«Power follow ideas, not position », Bennis.
En gestion de projet, on doit s’exercer à distinguer deux rôles: le rôle du gestionnaire (manager) et le rôle du leader. Les deux sont complémentaires et nécessaires. Le gestionnaire agit sur comment optimiser les ressources de son projet de manière à livrer efficacement. Le leader agit et influence le comportement de ses ressources de manière à produire les résultats attendus.
Le tableau suivant compare ces deux rôles:
Gestionnaire |
Leader |
Gérer |
Inventer |
Questionner le comment et le quand |
Questionner le quoi et le pourquoi |
Axé sur les systèmes |
Axé sur les personnes |
Bien faire les choses |
Faire les bonnes choses |
Maintenir |
Développer |
Axé sur le contrôle |
Inspirer la confiance |
Axé sur le court terme |
Axé sur le long terme |
Accepter le statut quo |
Défier le statut quo |
Vider le résultat immédiat |
Scruter l’horizon |
Imiter |
Créer |
Agir comme un bon soldat |
Être authentique |
Copier |
Faire preuve d’originalité |
Le rôle du gestionnaire est naturel lorsque la personne est en autorité sur ses ressources. Dans une approche matricielle, où un gestionnaire de projet a peu d’autorité sur ses ressources, le rôle du leader est souvent joué.
Mais comment le jeune gestionnaire de projet peut-il passer d’un rôle à l’autre avec aisance et efficacité ? Comment peut-il développer puis exercer son leadership ?
Conseil no 4: Étant donné que les habiletés de gestionnaire s’enseignent plus facilement que les habiletés de leader, le jeune gestionnaire de projet doit rechercher un ou des mentors qui vont lui permettre de questionner et d’affiner son rôle de leader. Le programme de mentorat du PMI Montréal est souvent la solution la plus pratique.
Il est normal pour nous, gestionnaire de projet, de passer par de mauvaises périodes:
- D’une part, si les projets étaient faciles, ils n’auraient pas besoin de nous. La plupart des projets qui nous sont confiés sont complexes et ont peu de chance de réussite selon les statistiques (réf. Chaos Manifesto 2013).
- D’autre part, le jeune gestionnaire de projet peut trouver cruelle et longue l’épreuve imposée, qui peut résulter en une critique cinglante, une défaite, un renvoi.
Conseil no 5: Au plus fort de la tempête, lorsque vous commencez à faiblir, considérez que l’épreuve peut vous apporter quelque chose et que cette lumière doit vous accompagner vers la sortie. Sur le coup vous ne comprendrez pas ce que cela peut apporter. Mais votre épreuve peut vous transformer et faire de vous un meilleur gestionnaire de projet.
Selon Warren Bennis, les vrais leader ont tous subis des épreuves cruelles qui les ont transformés: «The individual brings certain attributes into the crucible and emerge with new improved leadership skill.».
En conclusion, la traversée du désert est moins longue lorsqu’on est accompagné d’un mentor …
La prochaine lettre précisera comment exercer son leadership en mode projet.