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Communiqué de presse

Le projet d’agrandissement à Montréal-Trudeau

ParPMI-Montréal,

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Quelle est l’ampleur du projet d’agrandissement de la jetée internationale ?

Philippe Rainville : Il s’agit en fait de la dernière phase du programme de modernisation et d’agrandissement de l’aéroport Montréal-Trudeau entrepris il y a une quinzaine d’années. C’est un projet de 250 millions de dollars, qui porte à plus de deux milliards de dollars le total des investissements réalisés par Aéroports de Montréal depuis le début des années 2000.

 

En résumé, nous ajoutons six portes d’embarquement pour gros porteurs en réponse à la demande accrue pour les vols internationaux. La croissance du trafic international enregistrée à Montréal-Trudeau au cours de la dernière décennie a été vigoureuse, soit  plus de 5 % en moyenne par année comparativement à une croissance historique de 2 % ou 3 % pour l’ensemble des trois secteurs.

 

L’agrandissement représente une superficie de 19 000 mètres carrés répartis sur quatre niveaux, dont un vaste  hall d’embarquement à aire ouverte avec des boutiques et des restaurants. Cette nouvelle section de la jetée internationale se situant à l’extérieur de l’empreinte existante de l’aérogare, cela nous a aussi permis de donner du volume et de la hauteur au bâtiment  afin de lui conférer un caractère distinctif.

 

Est-ce difficile d’intégrer la composante de créativité dans un projet d’envergure?

PR : Dans un premier temps, on a mis les architectes et les ingénieurs au défi d’aménager un espace à la fois convivial et, disons-le, original. L’ensemble des concepteurs ont travaillé de concert pour trouver les bons angles et pour positionner les portes d’embarquement de manière à tirer le maximum de cet espace. Le concept d’aire ouverte a été privilégié afin de créer à l’intérieur une sorte de grande place, à l’image de Montréal avec ses terrasses et ses cafés. Le grand mur vitré situé au fond de la jetée va permettre d’admirer les fameux couchers de soleil de la ville.

 

Une fois fixé le design architectural, on a voulu ajouter une signature artistique à l’édifice. C’est la première fois que l’on faisait vraiment cela chez Aéroports de Montréal. Un budget spécifique a été alloué pour un concours de création, qui donnera naissance à une installation appelée « Nuée de verre ». Cette œuvre de verre et de lumière transformera en couleurs et en mouvements l’ambiance du terminal selon le rythme de l’activité du lieu. Grâce à des capteurs de mouvements placés aux portes d’embarquement ainsi que dans le corridor des arrivées, le mouvement des passagers  modulera ainsi les jeux de réflexions multicolores projetées sur le plafond.

 

Les architectes nous trouvent habituellement  très conservateurs. Mais, cette fois-ci, c’est nous qui les avons renvoyés trois fois à la table à dessin pour trouver un concept qui se démarque.

 

Dans le cadre de vos fonctions, comment faites-vous pour bien gérer les parties prenantes?

PR : C’est en effet d’une complexité assez intéressante. Il faut être habitué de travailler en collégialité, et il faut toujours avoir l’esprit ouvert.  De nombreux acteurs sont concernés. Il y a notamment les compagnies aériennes et leurs manutentionnaires qui s’occupent des bagages et du service autour des avions. Les infrastructures doivent aussi respecter les normes techniques en vigueur, qui prévoient par exemple les distances minimales entre les avions ainsi que la distance aux passerelles selon les catégories d’avions. Nous ne pouvons jamais lancer une construction de cette ampleur sans une période de planification de 24 à 36 mois, y compris toutes les consultations nécessaires pour valider tous les plans.

 

La sécurité, qui est vérifiée par Transports Canada, est une préoccupation qui est prise en compte dès les premières ébauches. Dans le domaine de l’aviation, on comprend facilement que la première exigence est le respect de la sécurité des passagers. Avant même de parler de coûts et de rentabilité, il faut garantir le plus haut niveau de sécurité. Il n’y a pas de compromis possible dans le monde aéroportuaire sur cette question.

 

Après, nous tombons dans les considérations de fluidité et de confort. Il faut que le passager marche le moins possible et qu’il y ait le moins de bouchons possibles. Par exemple, la circulation des passagers arrivants entre les portes de désembarquement et le hall des douanes doit s’effectuer correctement.

 

Ensuite, une nouvelle considération a émergé depuis une dizaine d’années, c’est la dimension commerciale et ludique.  Le voyage commence en effet dans l’aérogare une fois les formalités de départ remplies. Les exigences de sécurité font en sorte que les voyageurs disposent de 60 minutes ou 90 minutes avant leur vol. Une demande s’est ainsi créée pour une offre commerciale de qualité – restaurants, bars, boutiques, spas, etc - à l’intérieur des jetées.  C’est ce que j’appelle le virage commercial des aéroports.

 

Quand la nouvelle jetée sera-t-elle en fonction?

PR : L’ouverture est prévue pour la mi-2016, le tout à l’intérieur du budget et en avance sur l’échéancier. Ce résultat est attribuable à la planification minutieuse que nous avons effectuée au préalable. Aussi, le recours aux outils informatiques de type BIM (Building Information Modeling), qui permettent de visualiser les concepts en 3D et de corriger les déficiences à l’avance, élimine les surprises à l’étape de la construction.  

*Philippe Rainville présentera lors du Symposium PMI une conférence intitulée « Aéroports de Montréal ; le grand virage commercial ».

 

 

 


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