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Le ministre Poëti et les limites de l’agilité

Par Louis Duchesne ,

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Le ministre des Transports, Robert Poëti, donnait une allocution à laquelle j’ai assisté dans le cadre d’un colloque. Outre une prestation très efficace sur l’importance pour les différents intervenants de mieux travailler et collaborer, M. Poëti a touché un point particulièrement intéressant lorsqu’il a relaté un discours qu’il avait fait lors de l’inauguration du Train de l’Est.

 

On lui avait expliqué qu’effectivement, il manquerait quelques abris ou autres éléments secondaires, mais que le train serait fonctionnel. M. Poëti a alors expliqué aux gens qu’il allait lui aussi lire 90% de son discours et exclure les félicitations…  Son point de vue : les transporteurs publics essaient par tous les moyens de créer une « expérience » de transport pour les usagers afin de les garder mais aussi d’accroitre la clientèle. Cette « expérience », c’est la cerise sur le sundae, ou, en des termes empruntés à d’autres, la «  tarte aux pommes » (M. Desrosiers de la STM), le « wow factor » (notre président du PMI), …

 

Sa réaction et son raisonnement m’ont fait prendre conscience de combien certains principes agiles peuvent être loin de la réalité quand on parle de projets d’ingénierie…  Alors qu’un des principes de l’agilité est de se concentrer sur ce qui ajoute de la valeur et laisser aller le reste, le succès d’un projet d’ingénierie est souvent jugé dans les quelques derniers pas qui l’amènent à 100%, sa finition, sa touche finale. La valeur d’un logiciel, c’est de pouvoir livrer les meilleures fonctionnalités, rapidement, alors que pour le projet d’ingénierie, personne n’applaudira parce que le train est « fonctionnel ».

 

Comme quoi on doit tenir compte de la nature et de la réalité d’un projet avant de dire qu’une approche est la meilleure, surtout quand cette approche est très à la mode par les temps qui courent. Les principes agiles sont attrayants, mais l’adoption de ces principes et la façon dont ils sont mis en œuvre doivent être considérées en fonction de la nature et du contexte d’un projet.

 

C’est à la fois la beauté et le défi de la gestion de projet : éviter les dogmes et choisir l’approche la plus pertinente, tout en sachant que la clé du succès est souvent dans l’application!


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