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Le Leadership une qualité essentielle en gestion de projet

ParMicheline Bourque, Club de lecture Affaires,

0 minute

Qui est Monique Aubry ?

Après une bonne vingtaine d’année dans le domaine financier, Monique Aubry a littéralement tombé dans la sauce de la gestion de projets lorsqu’elle a complété sa maitrise dans ce domaine. Elle a tellement aimé la matière qu’elle a choisi de poursuivre ses études et d’obtenir son doctorat. Peu de temps après, elle allait de devenir professeur d’université. À ce titre, son sujet principal de recherche ce sont les bureaux de projet, mais elle travaille aussi sur les expéditions polaires. « Un sujet un peu inusité, mais c’est un sujet qui nous permet tellement de comprendre ce qui se passe dans de grandes organisations ». Elle a d’ailleurs publié quelques livres. Cliquez ici pour les découvrir.

Deux livres à recommander d’un auteur commun : Christophe Midler

Monique Aubry a choisi deux livres signés de Christophe Midler qu’elle connait personnellement depuis une dizaine d’années grâce aux échanges internationaux. Il s’agit de L’épopée Logan et L’Auto qui n’existait pas.

Monique a choisi ces deux livres parce qu’on entend peu souvent parler de « créativité » et « innovation » lorsque l’on parle de gestion de projets. On met souvent l’emphase sur les bonnes pratiques liées aux bonnes techniques de la gestion de projet. «Ces bonnes pratiques techniques sont nécessaires, mais ce n’est pas suffisant pour amener un gestionnaire de projets à devenir un excellent gestionnaire de projets. » Ces livres nous démontrent par l’exemple ce que sont créativité et innovation.

L’épopée Logan tourne autour du projet de construire une voiture qui s’appelle la ‘Logan’ chez Renault, un véhicule ‘low cost’. Le livre raconte donc l’histoire de l’émergence du concept à la construction et vente de ce véhicule à 5000 Euros, donc du début jusqu’à son succès. Ce qu’il raconte dans ce livre comme enseignement dépasse largement le domaine de l’automobile. Ce qu’on y trouve c’est l’histoire d’une équipe de projet.

Selon Monique Aubry, ce livre nous permet de saisir les différentes composantes du projet, de l’équipe qui l’a mené à bout, de son succès commercial, de tous les aspects financiers et techniques pour mettre sur le marché une voiture à faible coût. On voit aussi comment on fait appel à toutes les avancées technologiques les plus récentes. Et bien sûr, on voit l’importance d’amener autour de la même table, les concepteurs, les ingénieurs, les responsables des finances et les constructeurs eux-mêmes. De défi en défi, de débat en débat, on arrive à réaliser avec succès ce projet.

L’auto qui n’existait pas, premier ouvrage de Christophe Midler

L’Auto qui n’existait pas, réédité en 2013, est en fait la thèse de doctorat de l’auteur. Dans ce livre, nous suivons le chercheur de façon plus personnelle dans son étude de cas. Au début du projet, on constate encore une fois l’ensemble des contraintes de coûts et autres dans une entreprise qui a à se renouveler. Et on voit comment il faut arriver à créer une dynamique au sein d’une équipe multidisciplinaire.

À qui s’adressent ces-livres?

Monique Aubry croit qu’en premier lieu, les livres s’adressent aux gestionnaires de projets en exercice, mais également à tous ceux qui tournent autour d’un projet ou encore s’intéressent à la profession. Ce type de livre permet de développer la confiance en soi, celle dont on a besoin pour débattre au sein des équipes, pour stimuler les idées afin qu’émerge un concept que l’on pourra développer. Elle souligne le fait qu’au Québec, on a de la difficulté à débattre, mais ces lectures expliqueront la nécessité et les avantages de le faire.

Bien qu’ils portent sur l’industrie automobile, ces deux livres peuvent s’appliquer à d’autres domaines d’activités. Ils présentent un intérêt pour les gestionnaires de projets, mais aussi pour tous ceux qui pourraient envisager une carrière en gestion de projets. Par exemple, Christophe Midler, l’auteur, est lui-même ingénieur, mais son approche dans la gestion de projets n’est pas une approche typique de l’ingénieur qui fait ses calculs. On est dans la gestion. Nous retrouvons dans ces livres l’émergence du projet, le travail dans une certaine ambigüité. On y trouve l’enseignement à partir d’un contexte réel d’un projet qui s’est avéré un succès pour l’entreprise - par le souci d’un gestionnaire à pousser ses troupes à l’innovation.

Comme les autres champs d’activités professionnelles, la gestion de projets a également évolué. On a des attentes plus grandes vis-à-vis des projets et quant à leurs succès commerciaux. Les recherches qui se font, posent des questions telles:

  • Quel est le rôle des projets dans l’atteinte des objectifs stratégiques de l’organisation?
  • Quelle est la contribution d’un projet au plan marketing?

Les livres de Christophe Midler, nous offre un bon exemple de la combinaison de l’aspect commercial - important car la raison d’être d’un projet est son succès. Ce succès joue un rôle pour faire croître l’organisation. Même chose quant à l’aspect financier des projets. On doit prendre en compte les coûts pour faire un succès commercial d’une voiture à moindre coût dans le contexte de la Logan à titre d'exemple.

Aussi, dans L’Auto qui n’existait pas, on démontre comment on a réussit à renouveler l’image de la compagnie Renault. Donc, succès commercial, succès financier, succès technologique, tous liés au rôle d’un gestionnaire de projets car celui-ci doit amener les gens à travailler ensemble,  à se remettre en question, d’où l’importance du débat pour être capable d’y arriver, à partir de points de vue qui sont forcément limités, de dépasser les contraintes et d’aboutir à une innovation majeure.

Monique Aubry fait lire ces ouvrages à ses étudiants, ainsi qu’à ses collègues de recherches, même s’ils ne sont pas tous dans le domaine de la gestion de projet. Actuellement, elle travaille dans le secteur de la santé, et elle achète et donne le livre L’auto qui n’existait pas à ses collègues.

Le Leadership une qualité essentielle en gestion de projet

Le gestionnaire de projet force les gens à penser autrement, pour répondre aux objectifs commerciaux, financiers, techniques. Le leadership parait donc une qualité essentielle à la gestion de projets.

« Le leader a la capacité de faire avancer le projet, de mobiliser des gens vers un objectif commun et défini. On parle donc de leadership partagé, car un leader seul ne peut arriver par lui-même à la réalisation d’un projet. Dans ces livres, on n’aborde pas le leadership - de front - on n’apporte pas de définition, mais on met en lumière le rôle crucial d’un gestionnaire de projets, qui dépasse largement un rôle technique. Il s’agit plutôt d’un agent de changement qui va mener l’organisation vers une innovation de rupture, on force les gens à penser autrement, à le faire de façon à répondre aux objectifs commerciaux, financiers et techniques de l’organisation. »

La gestion de projet, une profession reconnue à l’Internationale

Au fil du temps, la profession de gestionnaire de projets se réunit autour d’une communauté internationale, représentant une valeur ajoutée pour les gens qui s’orientent vers cette carrière. Aujourd’hui, Monique Aubry rencontre de ses diplômés partout dans le monde. Ce qui est intéressant pour eux, c’est que l’internationalisation se rencontre à différents niveaux, dans plusieurs axes. D’ailleurs, les 18 professeurs-chercheurs à la Chaire de gestion de projets de ESG-UQAM sont tous en mode collaboration au niveau international.

Pour sa part, elle travaille beaucoup avec les Scandinaves, elle a même fait un post doctorat à Umeå en Suède, mais elle a également des collaborations avec la Norvège, la France… Les relations qui s’établissent au plan de la recherche, ont permis de conclure des partenariats avec des différentes universités notamment en gestion de projets. Par exemple, l’an dernier, avec BI Norwegian Business School, une grande école reconnue à Oslo en Norvège, et avec l’Université de technologie de Sydney à Sydney en Australie, ouvrant ainsi des perspectives pour nos étudiants, des perspectives d’échanges et de stages. Sans oublier les perspectives pour des entreprises d’ici qui veulent développer dans ces axes là, ou pour les étudiants afin d’aller travailler là-bas, ou encore pour accueillir ici des étudiants de ces différentes universités. Cette internationalisation offre des opportunités d’ouverture dans le monde.

En conclusion, Monique Aubry témoigne de son appréciation pour cette initiative de Micheline Bourque de rendre accessible toutes sortes de petits clins d’œil de lecture qui sensibilisent les gens à ce qu’on peut trouver comme enseignements dans les ouvrages. Elle considère importante la littérature d’affaires, elle y croit beaucoup et qualifie cela de bouquet d’apprentissage! Elle ajoute : c’est sûr que les universités veulent demeurer, continuer à offrir des formations de qualité, mais tout le monde n’a pas le temps ou l’énergie de le faire, alors le livre constitue un des bons moyens de le faire!

Cliquer sur ce lien pour en apprendre davantage sur Monique Aubry et les livres qu'elle a écrits.

Vous pouvez écouter l'enregistrement vidéo, mais soyez aviser que la qualité de l'image n'est pas très bonne.... Vous y découvrirez la personnalité attachante et le charme de Monique Aubry.

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